Munnar, la région où Dieu aimait
venir jouer lorsqu'il était enfant...
Nous avons quitter hier matin Thekkady
pour rejoindre Munnar.
4 heures de route à travers la
montagne nécessaire pour faire 100 kilomètres.
Mais comme à chaque fois, c'était un
plaisir pour le voyageur qui n'attends pas d'être arriver pour
ouvrir les yeux.
Chaque nouvelle journée en Inde
apporte son lot de questions.
Par exemple, je ne suis pas encore
parvenu à résoudre la question des villes. Cela peut sembler tout
bête mais de voir soudain surgir au détour d'une route une grande
ville là où on s'attendrait à trouver de la jungle ne cesse de
m'épater.
L'une des caractéristiques du coin,
c'est qu'on ne sait jamais sur quoi va déboucher le prochain
virage : un groupe de singes attendant patiemment sur les
pierres chaudes du bord de route, une plantation d'épices tapissant
une petite vallée, un bus bondé d'écoliers en uniformes, d'énormes
pipelines noir courant le long d'une gangue de ciment à perte de
vue, des femmes en plein soleil en train d'enlever le surplus de
goudron brûlant avec une poignée de branchages accompagnées de
leurs enfants crasseux jouant au bord de la route et précéder d'un
chantier mobile crachant un nuage de fumée et où le macadam, pour
être utiliser, repose dans une cuve chauffée au feu de bois...
Cela, c'est tout ce que j'ai vu au
cours de ces deux jours de voyage. Et évidemment, bien plus
encore...
Et ces changements de paysages soudain.
Cela aussi est une des caractéristiques des régions que nous
traversons (je n'ose pas dire de l'Inde, n'en connaissant
découvrant qu'une petite partie). Sur les 20 derniers kilomètres de
notre voyage, nous avons traversés les champs de thé...
Le guide m'a expliqué que la région
possédait 24 000 hectares de plantations de thé, pour la plupart
appartenant a Tata Estates, une très très grosse société indienne
spécialisée dans tout. Ici, le thé fait vivre tout le monde.
Pour ceux qui comme moi n'avait jamais
traversé une plantation de thé, le spectacle est époustouflant.
Lorsque nous en avons vus pour la
première fois à Wayanad, j'avais dis que cela me faisait penser à
Hobbitebourg dans « Bilbo »
Cette fois c'est la même chose, mais
l'on traverse la Comté, car bon sang, Tolkien à du voir ce que j'ai
vu ce jour là, j'en suis certain...
La première perspective qui s'ouvre en
arrivant dans la région de Munnar donne sur une vallée.
Dans le bas se trouve une rivière qui
débouche sur un lac, illuminé sous le soleil. C'est ce que l'on
remarque tout de suite.
Les arbres qui longent la route
empêchent d'avoir une vue dégagée et on aperçoit le paysage par
bribes. Sitôt que l'on a une vision de l'or de l'eau et du vert
clair des collines qu'elle se dérobe, avalée par un rideau
d’arbres.
C'est beau et agaçant comme un
strip-tease.
Et puis lorsque les champs commencent,
le rideau d'arbres cesse et l'on voit enfin la vallée devant nous.
L'eau est superbe et serpente doucement
le long des rives, s'enflant parfois tellement que la rivière
devient lac. Dans le fond, en arrière-plan, de gigantesques
montagnes viennent arrêter les nuages, préservant ce bout de
paradis de la pluie. On les voit parfaitement, s'agglutinant derrière
les sommets, poussés les uns par les autres mais ne parvenant jamais
à les franchir.
Et puis juste sous nos pieds s'étend
le vert profond des plantations de thés...
Elles sont de partout, absolument
partout, recouvrant les collines d'une incroyable couleur sous le
soleil. Elles sont d'un vert sombre qui évoque le plus profond de la
mer. Et lorsque on se déplace, les feuilles jouent avec le soleil et
renvoie des éclats d'or. Il y à des arbres parfois qui jettent une
ombre rectiligne, faisant ressortir la couleur alentour, et qui
pourraient ne servir qu'à ça . Et d'immenses rochers noirci par les
pluies et le soleil et verdis par des plaques de lichen. Ils sont là
depuis la nuit des temps et on imagine les premiers paysans, cassant
les roches pour s'approprier la terre mais évitant soigneusement ces
vieux seigneurs, plus solide qu'une pioche et attendant la fin du
monde. Le contraste des couleurs est saisissant.
Les plantations qui s'étendent à
perte de vue adoucissent encore un terrain tout en courbes et en
déliés, tout en collines et en vallées. Et quelque soit la
distance à laquelle on les regarde, elles sont toujours striées de
la même façon : de larges traînées horizontales, légèrement
inclinées permettant de monter au sommet de la plantation, et de
fines zébrures verticales, espacées de 2 mètres pour que les
femmes puissent cueillir le thé.
Nous voyageons durant plus de 30
minutes pour franchir ces 20 kilomètres. Toutes les fenêtres sont
ouvertes. J'ai poser l'appareil-photo devenu inutile, incapable de
capter, avec son objectif étriqué, le grandiose de cette région
où, j'en suis sur, Dieu venait jouer lorsqu'il était enfant.
Le lendemain, nous n'avons prévu
qu'une seule activité, mais elle est de taille : un trekking de
4 heures à travers collines et plantations.
Encore une fois, mes filles ont forcées
mon admiration de papa gâteux.
4 heures de marche avec dénivelée,
sous le soleil souvent, suivi de 1h30 de devoirs.
Au cours de cette longue, mais très
agréable marche, chacun de nous a montrer un peu de son caractère :
j'ai fait le chemin pieds nus, Stéphanie en baskets compensées,
Giovanna en courant et Nina en réclamant un poney pour finir le
chemin.
Les filles à l'école |
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