Nous continuons à ralentir notre
voyage et à nous préparer au retour en France. Enfin, ralentir, façon de parler !
Ce matin, 5h de route pour rallier
Tranquebar à Pondichéry...
J'ai fait la plus grande partie de ce
voyage à moitié coucher sur le tableau de bord. Un mois de route
commence à me faire mal dans tous les os.
Surtout que nous avons passer une très
mauvaise nuit.
Trop épuisés pour parvenir à
s'endormir nous n'avons réussis à fermer les yeux que très tard.
Et à 5 heures du matin, le faussement tranquille village de
Tranquebar à commencer à se réveiller.
Tout d'abord, c'est l'appel du muezzin
à la prière. La mosquée n'est pas située très loin, nous ne
perdons donc pas une miette de sa voix de stentor. Ensuite, moins
cocasse, c'est le réveil pour les petits pensionnaires de
l'orphelinat d'à coté.
De hauts-parleurs éraillés surgit une
voix juvénile et faussement joyeuse. Une musique entraînante débute
pour aider les enfants à se lever.
C'est en hindi, bien sûr, alors nous
n'en comprenons pas un mot, mais la voix me fait penser à l'URSS
communiste, à la fausse joie de vivre qui dissimule une menace
latente, aux yeux collés par le sommeil et la tête qui résonne de
la musique.
Nous tournons pour trouver le sommeil
durant cette interminable chanson et on ne peut s'empêcher de se
dire que le dernier à se lever sera exécuté.
Du coup, le voyage à été très
pénible.
A peine une courte pause dans un temple
magnifique sous un soleil radieux.
Les enfants d'une école s'ébattent
sur la pelouse, jouant au ballon avec le professeur. Les adultes
sortent du temple après avoir fait leur offrande, un peu de cendre
sur le front.
En haut, sur un échafaudage en bois
perché à des dizaines de mètres du sol, des hommes nettoient les
statues à la brosse et l'eau coule le long de l'édifice.
A l'intérieur du temple, les statues
de part et d'autre de l'allée centrale sont plongées dans
l'obscurité, à peine éclairés par de vagues bougies votives. Dans
la pénombre, elles ont vraiment un visage redoutable et semblent en
colère.
Dans le fond, après une alcôve
plongés dans pénombre, on parvient au dieu tutélaire de ce temple.
Il est immense, imposant, sculpté dans une pierre noire et semble
provenir d'une autre planète.
Arrivé a Pondichéry.
Notre homestay est enchanteresse, les
odeurs capiteuses qui émanent du jardin sont presque trop
entêtantes. Il est déjà 14h30 et nous n'avons toujours pas manger.
De l'autre coté de la route, nous nous attablons à l'Alliance
Française. La carte nous fait saliver : pâtes au beurre,
crevettes sautées à l'ail, assortiment de fromages ou de
charcuterie, quiche lorraine et sa salade ! Nous commandons,
tout excités et c'est la douche froide.
Pour conserver la fraicheur des
produits, il arrive très souvent que la moitié de la carte d'un
restaurant soit « avaluable », non-disponible.
Giovanna prendra des pâtes au beurre,
Nina un croque madame, Stéphanie une salade de poulet au vinaigre
balsamique et moi, mes espoirs terriblement déçu, je me rabat,
maugréant sur un pauvre hamburger poulet que je mange sans joie,
pensant à l'assiette de charcuterie qui vient de nous passer sous le
nez.
Mais heureusement, l'assiette de
fromage, elle, est « valuable ». Lorsque le pauvre
serveur l'amène, avec de vilains morceaux de pain de mie, nous nous
jetons dessus comme des affamés.
Et ce n'est pas la confiture sur le
coté de l'assiette ou les drops de chocolat qui parsèment le
fromage de chèvre qui nous gênent.
Bon sang, on ne s'est même pas rendu
compte à quel point cela nous à manquer avant d'en remanger...
Le reste de l'après-midi, nous le
passons à déambuler dans Pondichéry. Nous visitons un temple où
de nouveau un éléphant vient bénir les passants qui lui glisse un
billet dans sa trompe.
Un homme sur le bas-coté de la route
est assis sur le trottoir, sur une couverture dépliée. Sur un des
coins, une pile de carte. Je lui demande de quoi il s'agit. Il parle
un sabir indien-anglais-francais qui ne m'éclaire pas beaucoup.
Il me fait signe de m’asseoir et me
demande mon prénom. Lorsque je lui dit, il ouvre une petite cage sur
le coté que nous n'avions pas remarquer et une perruche en sort,
clopine jusqu'au paquet de carte et commence à prendre la première
de la pile avec son bec. Puis la seconde, puis la troisième etc etc.
Arrivé au ¾ du paquet elle s’arrête et vient donner la carte à
son maître. Ce dernier la déplie et me regarde en souriant. Un
portrait de Ganesha était plié à l'intérieur. Il me donne une
feuille de papier plié en quatre, celle que l'on réserve aux
touristes et me dit la bonne aventure.
Nous y passerons tous.
Stéphanie héritera de Lakshmi, Nina
de la Trinité (dont j'ai oublier le nom (Stéph me dit qu'il s'agit
du Trimurti)). Quand à Giovanna, elle sourit de plaisir car lui est
échue le frère de Ganesha (dont j'ai aussi oublier le nom). Elle
est mon frère, rien ne peut la rendre plus heureuse sur le moment.
Ensuite nous continuons dans un jardin,
dans des magasins d'artisanats sans grand intérêt et finalement,
après un long périple, nos pas nous mènent à Baker Street, dont
le symbole est bien sur le célèbre Sherlock Holmes et dont la
spécialité n'est autre que la pâtisserie française bien sûr !
Les filles font de nouveau une cure
spéciale de produits français, qui sont excellents. Un flan
pâtissier et un gâteau au chocolat. Dans les vitrines réfrigérées,
on trouve également du fromage, de l'emmental râpé et du chorizo.
Plus tard le soir, nous allons dans un
restaurant spécialisé en cuisine française, italienne, indienne et
d’Asie du sud-est.
Nous mangeons (enfin surtout les
filles) du pâtée de foie et des pates aux fruits de mer.
De mon coté, si depuis quelques jours
je peste contre la cuisine indienne et que j'ai envie de nourritures
françaises, je commence à prendre conscience que dans quelques
jours je serais de retour à Lyon.
Je commande des chapatis (not avuable),
du raïtha de tomate, du chicken kebbab, et du garlic rice. Je suis
bien décidé à en profiter jusqu'au bout !
Demain, un peu plus de détails sur
Pondichéry et son immense communauté de français, touristes ou
autres, que l'on entend parler francais de partout et que même dans
les restaurants on peut presque commander en français (suffit de
savoir ce que signifie « Not Avuable »...)
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