vendredi 8 février 2013

Jour 23 Tranquebar

Comme des cosmonautes se préparant à rentrer dans l'atmosphère de la Terre, nous ralentissons notre voyage.

Cette journée à Tranquebar nous à fait un bien fou. Finalement, nous étions tous bien plus fatigués que nous ne le pensions.
Hier soir nous sommes aller nous promener jusqu'au bord de mer.
Trois femmes en tchador accompagnées par un homme et une petite fille essayaient de faire voler un cerf-volant en papier journal. Un couple et ses deux enfants jouaient tous habillés avec le ressac et de jeunes adultes nous regardaient de loin en se poussant du coude.
Un triporteur et une minuscule camionnette vendaient des glaces que nous avons manger en compagnie de tous le monde, sur la grève.

Et pourtant l'ambiance est très différente de tout ce que nous avons pu ressentir pour le moment. Ici, les gens observent une distance et il est difficile de trancher entre un certain ressentiment, un vague mépris ou une relative timidité. Quoi qu'il en soit, nous ne resteront que le temps de finir nos glaces qui fondent à toute vitesse dans la chaleur.

Après le repas, il nous faut traverser le quartier en empruntant la rue toute en longueur. Le détail, c'est qu'à cette heure-ci, l'éclairage public est éteint.
Nous avançons donc à la lueur d'un téléphone portable.
Le ciel est magnifique. Pour la première fois, mes filles découvrent la Voie Lactée, devenue quasi invisible chez nous à cause de la pollution lumineuse.
Le chemin n'est pas assez long pour leur parler de système solaire, de galaxies tourbillonnantes et de milliards d'autres étoiles.
Nous rentrons dans notre chambre, les yeux dans le ciel et les pieds dans les crottes de chèvres.

Une autre fois, je me suis retrouvé tout seul pour rentrer dans le crépuscule naissant. Nous avions oublier de prendre la crème anti moustiques au moment du repas.
On n'y voyait pas grand chose et tout le monde était pourtant dehors, parlant et riant, assis sur de gros bancs de pierre. Dans l'obscurité qui montait rapidement on ne discernait plus les gens qu'au dernier moment et il arrivait de confondre un homme regardant pensivement la mer avec une chèvre broutant assise sur la pierre !

Le long de cette rue, il y a de part et d'autres de longs bâtiments blancs, visiblement récents. L'un d'eux est une école d'où nous entendons ahaner en passant devant. Celle d'en face est un couvent. Et lorsque nous rentrons a la faveur de la nuit, nous entendons les cris d'enfants qui la journée sortent de l'école provenir cette fois du bâtiment contiguë au couvent. C'est un orphelinat. Comme à l'école en face, toutes les fenêtres possèdent de solides barreaux.

Aujourd'hui, nous n'avons même pas pris de photos.

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