Comme des cosmonautes se préparant à
rentrer dans l'atmosphère de la Terre, nous ralentissons notre
voyage.
Cette journée à Tranquebar nous à
fait un bien fou. Finalement, nous étions tous bien plus fatigués
que nous ne le pensions.
Hier soir nous sommes aller nous
promener jusqu'au bord de mer.
Trois femmes en tchador accompagnées
par un homme et une petite fille essayaient de faire voler un
cerf-volant en papier journal. Un couple et ses deux enfants jouaient
tous habillés avec le ressac et de jeunes adultes nous regardaient
de loin en se poussant du coude.
Un triporteur et une minuscule
camionnette vendaient des glaces que nous avons manger en compagnie
de tous le monde, sur la grève.
Et pourtant l'ambiance est très
différente de tout ce que nous avons pu ressentir pour le moment.
Ici, les gens observent une distance et il est difficile de trancher
entre un certain ressentiment, un vague mépris ou une relative
timidité. Quoi qu'il en soit, nous ne resteront que le temps de
finir nos glaces qui fondent à toute vitesse dans la chaleur.
Après le repas, il nous faut traverser
le quartier en empruntant la rue toute en longueur. Le détail, c'est
qu'à cette heure-ci, l'éclairage public est éteint.
Nous avançons donc à la lueur d'un
téléphone portable.
Le ciel est magnifique. Pour la
première fois, mes filles découvrent la Voie Lactée, devenue quasi
invisible chez nous à cause de la pollution lumineuse.
Le chemin n'est pas assez long pour
leur parler de système solaire, de galaxies tourbillonnantes et de
milliards d'autres étoiles.
Nous rentrons dans notre chambre, les
yeux dans le ciel et les pieds dans les crottes de chèvres.
Une autre fois, je me suis retrouvé
tout seul pour rentrer dans le crépuscule naissant. Nous avions
oublier de prendre la crème anti moustiques au moment du repas.
On n'y voyait pas grand chose et tout
le monde était pourtant dehors, parlant et riant, assis sur de gros
bancs de pierre. Dans l'obscurité qui montait rapidement on ne
discernait plus les gens qu'au dernier moment et il arrivait de
confondre un homme regardant pensivement la mer avec une chèvre
broutant assise sur la pierre !
Le long de cette rue, il y a de part et
d'autres de longs bâtiments blancs, visiblement récents. L'un d'eux
est une école d'où nous entendons ahaner en passant devant. Celle
d'en face est un couvent. Et lorsque nous rentrons a la faveur de la
nuit, nous entendons les cris d'enfants qui la journée sortent de
l'école provenir cette fois du bâtiment contiguë au couvent. C'est
un orphelinat. Comme à l'école en face, toutes les fenêtres
possèdent de solides barreaux.
Aujourd'hui, nous n'avons même pas
pris de photos.
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