lundi 4 février 2013

Jour 21 Chettinad


Ce matin nous avons emprunté un char à bœufs. Nous sommes toujours dans Chettinad et nous avons utiliser ce moyen de locomotion pour faire le tour du vieux quartier, celui où est installer notre « mostel » comme disent les filles.

C'était très sympa et ça nous à laisser le temps d'admirer ces magnifiques propriétés, pour la plupart en sinistre état, qui pullulent dans le coin.

Nous avons croiser un groupe d'une vingtaine de personnes en train de déjeuner au milieu de la route sur des chaises en plastiques. Ils ont sourient en nous voyant passer, nous adressant des signes de la main et nous conviant à partager leur petit-déjeuner. Un peu plus loin, des camions de toutes les couleurs donnaient un air de cirque manouche à l'ensemble. Encore un peu plus loin, enfin, faisant face a l'étendue d'eau ceint dans un immense bassin carré qui se trouve dans tous les villages ici, une réalisateur et son équipe installer devant une caméra nous à fait des signes de la main. Les indiens nous prenaient en photos, nous les prenions nous en photos. Bref, rien d'inhabituel après 3 semaines en Inde du sud.

Ces bassins dont je parle sont surprenants. Ils sont donc présent dans quasiment tous les villages que nous avons traverser. Des volées d'escaliers descendent dans l'eau sur tous les cotés. Et sur chacun, on peut apercevoir des hommes en train de se laver, des femmes faisant la lessive ou encore des pêcheurs ramenant un peu de poissons !
Ce plan d'eau semble être un élément important de la culture villageoise indienne. On les trouve devant les temples.

Un peu plus tard, en voiture, nous avons stopper devant un temple situer sur une sorte de promontoire en plein cœur d'un village.
Notre guide nous à demander si nous souhaitions nous y arrêter, en nous précisant que nous étions en route pour aller en visiter un autre, plus important.
Mais après avoir peu hésiter nous avons finalement décider de nous y arrêter tout de même. Les temples sont une de nos destinations préférer tant l'ambiance y est palpable.
Et le petit marché couvert situé juste devant nous faisaient un peu de l’œil et a achever de nous convaincre.

Si j'ai un conseil à donner aux voyageurs en Inde, c'est de bien prendre le temps de se perdre, de sortir des sentiers battus. Si l'on ne peut jamais savoir à quoi s'attendre, la surprise n'est jamais décevante.

Le petit marché était typique, abrité de la chaleur su soleil par un toit. Dans le fond, un échafaudage en bois ceignait un temple en pleine construction. Lui faisant face, un autre temple superbe mais petit finissait de perdre la couleur vive de ses statues.
Entre les deux, une volée de marche inégale conduisait au temple. Le devant des marches était peint en stries rouges et blanches. Lorsque l'on se placait le regard à fleur, cela donnait une étrange sensation. Des colonnes espacées de quelques mètres achevaient de donner un coté majestueux a ce temple.
Sur la droite, un groupe d'hommes assis en tailleur sur le sol discutait en surveillant du coin de l’œil un éléphant maquillé d'un bindi blanc qui donnait la bénédiction aux pèlerins avec sa trompe. Sur les marches, des empreintes de pieds de toutes les tailles étaient gravées dans la pierre, pour nous ne savons quelle signification.

Quelques niches disposées de chaque coté de la montée abritait de petites statues revêtus d'un dhotie ou d'une toge devant lesquelles brulaient en tremblant des mèches dans une coquille remplie de graisse.
Arriver en haut, avant de pénétrer dans le temple proprement dit, un grand comptoir grillagée sur laquelle était fixé un panneau en bois rempli d’inscriptions en hindi et tenus par des prêtre donnait au lieu un coté très « banque divine »
Ces panneaux avec des prix se retrouvent dans presque tous les temples que nous avons visiter.
La religion hindou semble entretenir un étrange rapport avec l'argent. En tout cas étrange dans notre conception du divin.
Ici, chaque bénédiction, chaque acte religieux semble avoir ses tarifs. Et dans un temple nous avons assister au vidage d'un « tronc », c'était vraiment quelque chose !

Les troncs ici sont des tubes ronds en acier épais qui font la taille d'un cercueil. Une ouverture en bas fermée par deux énormes cadenas permet de le vider. Pour cela, il faut une demi-douzaine d'hommes pour manipuler le tronc et l'amener dans un coin. Ensuite, les hommes étendent un dhoti par terre, qui est une pièce de tissu d'environ 2m sur 70cm et commencent a ouvrir le clapet.
Un flot de billets et de pièces s'en échappent aussitôt. Le dhoti est instantanément rempli et remplacer par un autre. Rapidement le bas du coffre se vide. Les hommes plongent la main dedans pour en ramener encore. Et ensuite, ils le secouent pour faire tomber un nouvel étage d'argent car toutes les pièces et les billets s’agglomèrent à cause du poids et forment des bouchons. C'est à nouveau un flot d'argent qui tombent comme dans une machine à sous.
Les hommes remplissent ainsi facilement une demi-douzaine de grande boites métalliques, des cubes de 50*50 qui seront trier l'écart.

Bref, ce matin nous avons donc ainsi visiter deux temples.
Le premier dégageait une ambiance particulière à laquelle nous sommes très sensible.
Le second, bien plus important, était absolument magnifique, la moindre colonne ciselée avec un grand souci du détail. Et dans l'alcôve du fond, le dieu tutélaire de ce temple, un splendide Ganesh recouvert de plaque d'or, au cou ceint d'innombrables colliers de fleurs et des offrandes jonchant le sol devant lui. Des hommes et des femmes venaient pour le contempler un instant avec ferveur. Un peu plus loin, ils prenaient un morceau de feuille de papier journal spécialement découpé pour ça et venaient donner une nouvelle obole à un prêtre qui leur présentait un brasero auquel brûlait une flamme grasse. Les pèlerins passaient la main en coupe au dessus de la flamme et se passaient les mains sur le visage, comme si le feu les lavaient. Ensuite le prêtre déposait dans le journal un peu de cendre. Les fidèles s'en frottaient le front et du pouce et de l'index se laissaient une marque de chaque coté de la gorge.

Ensuite nous avons fait les « boutiques » devant le temple, qui avaient plus des allures de marché, et nous avons acheter plein de petits objets pour une bouchée de pain.

Plus tard, nous avons visiter le quartier du marché artisanale, qui se trouve être en réalité une rue des antiquaires.
Les bronzes et étains vendus ici sont absolument magnifiques. On y trouve les statues de tous les dieux et de toutes les tailles, chacune d'un poids considérable, massives. Et les prix sont ridicules par rapport à ce que l'on peut trouver en Europe. A vue de nez, environ 30X moins chère. C'est à la limite un vrai crève-cœur de repartir sans rien. Mais il faut bien parfois être réaliste...

Dans cette rue nous avons aussi vue des coqs gros comme des chiens, et beaucoup moins engageant, et des armoires-coffres-forts aux couleurs vives, avec des mains en guise de poignées.

Ensuite, de retour a Chettinad, nous avons été visiter une de ces fameuses mansions, transformée en hôtel de luxe.
La récéptionniste nous à gentiment demander si nous avions vu le film sur Chettinad et ses mansions. Bêtement nous lui avons répondu que non, pensant qu'elle voulait parler d'un film de Bollywood, tellement célébre ici qu'il était impossible que même des touristes patentés comme nous l'aient raté.
Maheureusment elle parlait d'un documentaire fait par la famille propriétaire de presque tout dans le village et qui est une pub de 20 minutes à la gloire dans l'ordre, de la famille, de l'hôtel, de la région et de toute l'Inde.

Elle nous a donc conduit dans une grande et belle salle où se trouvait plein de grands et beaux fauteuils tous tournés vers une minuscule télé où elle nous à laisser avec un DVD.
Après 5 minutes nous avons poliment éteint la télé et expliquer que nous voulions prendre quelques photos avant la tombée de la nuit.

Nous avons donc pu visiter une partie de la mansion. C'est un établissement absolument superbe qui scintille encore de toute la gloire passée de l'Inde coloniale. Des volumes démentiels pour nous autre européens, une salle à manger en pleine air pavée d'ocre et de bleu, des salles intérieurs aux lustres en verre surchargés et bien d'autres merveilles encore.
Et quand on prend le couloir du fond, celui qui débouche dans la salle à manger principale, on continue encore un peu et l'on débouche sur une nouvelle alcove. Celle ci est plus sombre, surement pour éviter d'attirer les moustiques et des draps blancs qui ressemblent à des fantomes dans l'obscurité naissante finissent de sécher. Une autre porte ouverte et l'on se retouve dans une nouvelle petite cour éclairer par une ampoule nue ou une vieille femme assise à même le sol mange dans un bol. Nous n'osons pas aller plus loin, craignant de gêner en n'étant pas à notre place alors nous rebroussons chemin, repartant vers la salle à manger. Mais la cour possédait encore une autre porte en face de celle par laquelle nous étions arrivés et ils nous à sembler voir des enfants jouant derrière.
Nous repartons sans poser de questions et reprenons le chemin de notre propre homestay.

Nous sommes des étrangers et nous ne connaissons pas la culture et les rites d'ici.

Mais il est possible que ces mansions soit comme ces énormes animaux sur lequel vivent toutes une colonie d'autres bêtes plus petites, profitant tous ensemble de la même manne. Que d'un coté pile, on trouve un grand hôtel aux charme orientale et au confort occidental et que du coté face on trouve des habitations propres et entretenues pour la population locale. Que les uns payent pour les autres, et que les autres sourient aux uns.

Ça serait chouette comme idée non ?

La nuit commence à tomber, des gamins nous font de grands signes de la main depuis le toit d'une maison. Dans la lumière à contre-jour on ne voit pas leur visage et on dirait des pantins dans un théâtre d'ombre.
Dans les arbres en contre-bas, des centaines d'oiseaux foutent un joyeux bordel pour saluer la fin de la journée.








1 commentaire:

  1. Namaste. Au cours d'un de mes voyages en Inde je me souviens avoir écrit ceci: " C'est en se perdant que l'on se trouve..." C'est aussi une des raisons parmi tant d'autres que j'aime l'Inde plus que tout. Le pouvoir qu'elle m'offre de me chercher , de me trouver, et de me retrouver... Biz a vous et aux coco poulets !!!!

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